Création le 15 janvier 2023
En 2018, les autorités de l’Ouzbekistan ont publié un ouvrage sur l’histoire et les légendes de Samarkande, une des plus anciennes villes au monde. Les poètes et les historiens appelaient cette ville « Eden de l’ancien Orient », « perle précieuse du monde musulman », « Rome de l’Orient ». Son nom pourrait venir du turc Semizkent, soit "Ville riche". Les grecs anciens appelaient la ville « Maracanda », probablement dérivé de l’ancien persan « ville de félicité ».
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En 327 avant J.-C., Samarcande est envahie par Alexandre le Grand, qui avoue : « La ville est plus belle que je ne pouvais l’imaginer. » Cela ne l’a pas empêché de détruire la ville, qui était connue grâce à son aqueduc, son cadran solaire, son papier dit "en soie" et son velours cramoisi. Alexandre y rencontre Roxane, et tombe amoureux d’elle.
Les fouilles archéologiques ont découvert les fondations de hautes tours, de quartiers résidentiels. Au XIIIème siècle, les hordes de Gengis-khan ont rasé la ville. Au XIVème siècle, Amir Timour, dit Tamerlan, la choisit comme capitale de son empire, y construit des palais, mosquées et mausolées. Qui a été Timour ? Un des cinq grands stratèges de tous les temps. Il a gagné toutes ses batailles, car il a eu le don de prévoir et d’organiser.
Shahi-Zinda (le roi vivant) se compose de plus de dix mausolées, parmi lesquels celui de Koussam ibn Abbas, un des cousins de Mahomet. Les fidèles, en montant et en descendant, comptent les marches, et si le nombre n’est pas le même, ils ne se croient pas purifiés des péchés : il leur faut remonter les marches. Koussam ibn Abbas est attaqué par les païens de Samarcande. Le miracle se produit : une niche s’ouvre pour l’abriter.
La mosquée Bibi-Khanym est un remarquable monument. La femme préférée de Tamerlan, Bibi-Khanym, s’est chargée de sa construction, pour laquelle 100 éléphants ont été amenés pour manœuvrer d’immenses blocs de pierre. Cette mosquée pouvait accueillir plus de 10 000 fidèles. La légende dit qu'un jour, la construction s’est arrêtée : l’architecte déclare qu’il désire admirer le visage de la belle princesse, sinon la mosquée restera inachevée. Bibi-Khanym, effarée, cède au désir de l’architecte. Amir Timour rentre d’une campagne victorieuse, et apprend qu’un autre homme a vu le visage de son épouse ; faute de tuer l’architecte, il fait détruire la mosquée.
La place du Réghistan (« place couverte de sable ») se trouve au centre de la vieille ville, et a été la place principale de Samarcande. Trois édifices bordent la place : la médersa Oulougbeg (1420), la médersa Tillakari (1647), et la médersa Cher-Dor (1436). Place des marchés, des rencontres, des ordonnances des gouverneurs, des manifestations culturelles et des concerts …
À la médersa Oulougbeg, on enseignait des disciplines théologiques ainsi que l’astrologie, et les mathématiques.
La médersa Tilla-Kari (« mosquée dorée ») a son intérieur entièrement doré, d’un mélange d’or en poudre avec les peintures, ou de feuilles d’or.
La médersa Cher-Dor (« médersa aux Lions ») : deux lions chassent les biches. Malgré l’interdiction de l’Islam de représenter des êtres animés, le gouverneur aurait invité des architectes et des artisans iraniens, donc shiites, pour lesquels cette défense n’était pas si catégorique.
Le mausolée du prophète Daniel est l’un des hauts lieux de culte, qui réunit les trois confessions musulmane, chrétienne et juive. Daniel (« Dieu est mon juge »), descendant des rois David et Salomon, est né à Jérusalem en 603 avant J.-C. Il a été amené à Babylone, où il a appris l’astrologie, et l’art de l’interprétation des rêves. D’après une légende, Timour n’a pas voulu déranger le prophète, et a fait venir la terre de son tombeau. Les chameaux, qui transportaient les reliques, se sont arrêtés eux-mêmes. Ceci a été interprété comme un signe divin, et un mausolée a été érigé en cet endroit. Cette version justifie la longueur de la pierre tombale ; la terre du tombeau étant dispersée sous la pierre, il était donc impossible de l’emporter seule.
L’observatoire d’Oulough-bek a été construit en 1428 pour observer le ciel, la lune et les autres planètes. Les observations se faisaient à l’œil nu. Pourtant les coordonnées de 1018 étoiles ont été recensées. Oulough-bek, petit fils de Timour, y a fait une bibliothèque des livres que son grand-père a réunis au cours de ses campagnes militaires. Il a aussi organisé un atelier de traducteurs. Personne ne sait ce que sont devenus tous ces livres.
Pour en terminer, ce livre sur Samarcande est éblouissant de tous les ouvrages, qu’il décrit et photographie. Il montre à quel point cette ancienne civilisation orientale a été fructueuse. Mais alors, pourquoi ne pas aller faire une petite visite à Samarkande ?
