MOURIR POUR JERUSALEM 5

Lawrence d'Arabie
 

Création le 5 mars 2021

Cet article est la suite de « Mourir pour Jérusalem 4 »
 

La situation des Juifs de Palestine au cours de la guerre 1914-1918 n’est pas simple : minorité dans l’Empire Ottoman, ils devraient se ranger du côté allemand et turc. Mais l’oppression turque, ainsi que l’aide française qui a permis le développement de leurs colonies agricoles, les pousse vers les Alliés, avec l’espoir, au cas où les Allemands perdraient la guerre, qu’un État juif pourrait voir le jour, à condition de fournir une aide importante aux Franco-Anglais.

Officiellement la Déclaration Balfour récompense les travaux du chimiste juif russe qui a mis au point l’acétone synthétique et permis aux Alliés de fabriquer des explosifs en grande quantité, mais aussi « Le gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer international pour le peuple juif » . Aucune allusion à Jérusalem. Mais les Arabes, sous la conduite d’Abdallah et du colonel Lawrence, ont contribué eux aussi à la victoire, et le sang versé vaut bien l’acétone. Cette déclaration est assez extravagante.

En 1922, la Grande Bretagne reçoit de la Société des Nation un mandat sur la Palestine. Cela produit des manifestations sanglantes et  on assiste à la renaissance du nationalisme arabe. Jérusalem est juive à l’ouest, arabe, musulmane et chrétienne à l’est. En 1928, des centaines de morts causés par des Arabes qui envahissent le nouveau quartier juif. Mais les persécutions nazies obligent les Anglais à ouvrir aux Juifs un accès plus large à la « Terre promise ». Les Arabes manifestent, l’armée britannique intervient : Juifs et Arabes ne pouvant plus vivre ensemble, on en vient à l’idée d’un partage.


La Commission propose le partage de la Palestine en 4 cantons. Ben Gourion et les sionistes consentent à ce plan, mais les Arabes le rejettent et relancent le terrorisme. Les Britanniques permettent la création d’une armée juive, la Haganah (qui deviendra Tsahal), et tuent 1 200 Arabes.

 

En 1939, la Grande Bretagne change de politique et joue la carte arabe. Mais de nombreux Juifs s’engagent dans l’armée britannique, tandis que le grand Mufti de Jérusalem recrute des volontaires pour se battre aux côtés d’Hitler. La mort dans les camps nazis de 6 millions de Juifs révolte le monde, et apporte à la cause juive une sympathie mêlée de remords.


Après la guerre, l’Angleterre joue à fond la carte arabe, et les États Unis la carte juive. Les Anglais décrètent le couvre-feu. Ben Gourion se réfugie à Paris, où il rencontre Ho Chi Minh, qui lui propose d’installer son gouvernement ... à Hanoï . Quant à Menahem Begin, il a pu se cacher dans un placard pendant quatre jours. L’ ONU propose un plan de partage : fureur chez les Arabes, folle joie chez les Juifs, et c’est de nouveau la guerre civile. Pour les rencontres secrètes, Golda Meir, qui fait office de Ministre des Affaires étrangères de l’agence juive, se déguise en femme arabe.

Le téléphone est coupé. Les Juifs utilisent un chien pour porter les messages. Les Arabes s’en aperçoivent, et tuent le chien. La guerre civile redouble de vigueur. Des extrémistes juifs organisent un massacre dans un petit village arabe : Deir Yassin : 250 morts, femmes et enfants. En représailles les « feddayin » anéantissent un convoi composé de médecins, d’infirmières et de blessés : 80 morts. Plus d’électricité, ni d’eau. Les Anglais quittent Jérusalem, alors que la famine fait son apparition. L’ONU propose la création de deux États qui constitueraient une Union s’étendant à la Palestine et à la Transjordanie. Les Juifs refusent et tuent le plénipotentiaire. Ben Gourion proclame Jérusalem capitale éternelle d’Israël.

Mosquée d'Omar

En 1956, la nationalisation du Canal de Suez provoque l’intervention franco-anglaise et entraîne la conquête du Sinaï par Israël. Les Égyptiens attaquent. Le général israélien Dayan contre-attaque par surprise. Le roi de Jordanie s’allie aux Égyptiens. Il en perdra une partie de son royaume, tandis que les Israéliens attaquent Jérusalem de nuit. Après de terribles corps-à-corps, le drapeau israélien flotte quelques instants sur la mosquée d’Omar.

Mosquée El Aksa

Saint Sépulcre

Jérusalem devient une ville cosmopolite où musulmans, chrétiens et juifs se côtoient sans se voir. L’accès au Mont des Oliviers est interdit.

Quand finira-t-on de mourir pour Jérusalem ?

Mont des Oliviers