MOURIR POUR JÉRUSALEM 4

Création le 20 février 2021

Cet article fait suite à « Mourir pour Jérusalem 3 »

De l’an 630 à 1914, l’histoire de Jérusalem n’est qu’une suite de guerres, de massacres, de félonies, tels qu’en les citant tous, on aboutirait à une longue litanie étourdissante. Il sera donc préférable de ne citer que quelques anecdotes, ici et là, justifiant totalement le titre du livre de Jean Lartéguy : « Mourir pour Jérusalem », une longue lutte entre Francs et Musulmans en Orient, pendant laquelle Jerusalem s’appelle désormais « Al Quods » pour les Musulmans.

Selon la tradition musulmane, Mahomet est monté aux cieux en compagnie de l'ange Gabriel sur une monture appelée Bouraq (بُرَاق), après être allé sur le mur du temple à Jérusalem. La tradition situe cet événement autour de l'année 620 de l'ère chrétienne. D’autre part, la tradition chrétienne vénère le Christ, mort à Jérusalem.

Abou Bekr

La possession de la ville a donc pris un caractère religieux occasionnant un flux incessant de pèlerins européens et de combattants. En 632, deux ans après le retour de la Vraie Croix à Jérusalem, Abou Bekr succède à Mahomet à la tête de l’Islam. Il lance ses cavaliers à la conquête de la Palestine, un pays riche, mal défendu, en proie aux querelles civiles et religieuses : juifs contre chrétiens, chrétiens entre eux.

La possession de la ville a donc pris un caractère religieux occasionnant un flux incessant de pèlerins européens et de combattants. En 632, deux ans après le retour de la Vraie Croix à Jérusalem, Abou Bekr succède à Mahomet à la tête de l’Islam. Il lance ses cavaliers à la conquête de la Palestine, un pays riche, mal défendu, en proie aux querelles civiles et religieuses : juifs contre chrétiens, chrétiens entre eux.

Dans la vallée du Térébinthe où David avait vaincu Goliath, a lieu la première rencontre entre les lourds cavaliers byzantins qui s’épuisent contre les cavaliers pirates d’Allah, insaisissables qui se dérobent, attaquent et se dérobent encore.

Ils sont montés sur  des chevaux et des chameaux, la tête hirsute et ornée de cordons, le corps demi-nu, traînant un manteau et des bottes trop larges …

Empire d'Omar en 644

Omar est calife depuis 621. Il ne veut laisser à personne d’autre que lui la gloire de s’emparer de Jérusalem. C’est un administrateur remarquable, un homme intelligent. Et s’il est très pieux, ce n’est pas un fanatique. Il rencontre le patriarche de Jérusalem et lui dicte les conditions de la capitulation où il fait preuve d’une modération inusitée. dès son entrée dans Jérusalem ; il décide de faire construire une mosquée qui portera le nom d’Al Aksa. Sous le règne de son successeur, Abd el Malek, un nouvel acte de foi pour tout bon musulman : le Prophète, une nuit, a été transporté à Jérusalem. Bourak, un cheval ailé à tête de femme et queue de paon l’aurait transporté au Paradis. La mosquée d’Al Aksa a subi de grands malheurs : elle s’appuyait sur un terrain fragile, elle a été détruite 7 fois.

Un appel à la croisade est lancé par un valeureux général byzantin, Nicéphore Phocas, qui veut profiter des divisions qui déchirent l’Islam, mais il est assassiné par son ami ! La croisade échoue aux portes de Jérusalem.

Hakim, le « calife fou », s’adonne à la magie et à la divination. Autres exemples : pour se baigner, les Juifs doivent attacher à leur cou un billot de bois auquel sont attachées des clochettes.  Les femmes doivent porter des chaussures de couleur différentes à chaque pied. En 1009, ses garde envahissent le Saint Sépulcre et le détruisent. Un beau matin, il part sur son âne et on ne le reverra plus.

Urbain II prêchant la croisade

Puis les Turcs envahissent Jérusalem et font peser sur les habitants une odieuse tyrannie. Alors surviennent les Croisades. En novembre 1095, le pape Urbain II prêche la première croisade : tout Croisé sera absous de ses crimes et gagnera le Ciel … Les premiers « vrais » croisés sont des paysans fanatisés par Pierre l’Ermite. Ils seront massacrés. Des chevaliers brigands iront faire leur petit tour de pillage, et rentreront chez eux.

Baudouin et Tancrède se révèleront les plus fortes personnalités des Croisades. Vaillants guerriers, d’une audace folle, ils sont sans scrupules et la libération de Jérusalem passe après leurs propres intérêts. Par leur cynisme, leur courage, leur sens politique, ils préfigurent les grands condottieri  de la Renaissance. Les Croisés sont 150 000 au départ, beaucoup moins à l’arrivée. Ils arrivent enfin à Jérusalem, où les puits sont obstrués, les sources empoisonnées. Les Croisés sont obligés de détruire des bateaux pour faire des machines de siège. Tancrède s’empare de la mosquée d’El Aksa et de ses trésors. Pendant deux jours, les Croisés se livrent au pillage et à un massacre sans précédent. Désertée, Jérusalem se trouve dans un état pitoyable.

Saladin

Jérusalem est repeuplée par différentes populations du Moyen Orient, dont les « poulains », descendants des Croisés unis par des mariages mixtes à des femmes locales. Puis les Francs décident de s’attaquer à Saladin, qui a détruit leur flotte. Le Kurde Saladin est un redoutable diplomate et fait alliance avec une partie des Francs qui signent une trêve de quatre ans. Mais une terrible famine s’abat sur le Moyen Orient ; le royaume franc est ruiné ; au printemps 1147, Saladin proclame le Djihad et remporte la victoire à cinq contre un. Il fait exécuter tous les Templiers et les Hospitaliers. Il propose aux habitants de Jérusalem une reddition honorable, qui est refusée. Saladin occupe la ville ; les captifs chrétiens sont si nombreux que, sur les marchés de Syrie, l’un d’eux sera échangé contre une paire de sandales. Saladin favorise ensuite une immigration juive !

Alors Richard Cœur de Lion tente de négocier avec Saladin, sans résultats. D’alliances en trahison, Jérusalem reste chrétienne jusqu’en 1244. Quand elle tombera sous la coupe des Mamelouks d’Égypte, elle n’aura plus que 2 000 habitants dont 300 chrétiens. Cette occupation durera jusqu’en 1517. Puis, jusqu’en 1917, les Ottomans occuperont Jérusalem. Soliman le Magnifique est amoureux de Jérusalem et la fait reconstruire ; la ville est devenue exclusivement musulmane, mais elle accueille de nombreux visiteurs : Marco Polo, Chateaubriand, Lamartine, Flaubert, Loti …

Soliman le Magnifique