MOURIR POUR JÉRUSALEM 3

 

Massada

Création le 7 février 2021

Cet article fait suite à « Mourir pour Jérusalem 2 »

« Et Jésus entra dans le Temple de Dieu, et il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le Temple ; et les tables des changeurs, il les culbuta, ainsi que les sièges de ceux qui vendaient des colombes. Et il leur dit : Il est écrit que Ma Maison sera appelée Maison de prière, mais vous en faites une caverne de brigands » - Évangile de Saint Matthieu 21-12.

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Hérode est mort depuis 30 ans. La Judée est rattachée au gouvernement de Syrie. Le procureur, Ponce Pilate, réside à Césarée. Il a l'habitude de prendre des décisions malheureuses, qui provoquent des émeutes chez les Juifs. Jésus, qui fait d’admirables sermons, mais jamais d’appels à la guerre contre les Romains, est détesté par deux catégories de Juifs : les Pharisiens, mécontents de ce que Jésus n’ait pas voulu qu'on transforme le Temple de Jérusalem en supermarché, et les Zélotes, membres d'une secte juive du 1er siècle de notre ère, qui prônent la résistance à outrance à la domination étrangère, et qui est prête à punir de mort ceux qui ne partagent pas ses vues.

Jésus mort en croix

Des membres de ces deux sectes capturent Jésus et le conduisent devant Ponce Pilate en le présentant comme un rebelle très dangereux. Ils lui demandent de le juger et de le condamner à mort. Après avoir interrogé Jésus, Pilate ne voit aucune raison de le condamner. Or, à cette époque, la coutume veut qu'on libère un prisonnier à l'occasion de Pâques. 

 

Barabbas

Pilate pense alors à Barabbas, un détenu zélote qu'on lui a présenté comme un meurtrier. Il a l'idée de demander à la foule qui elle préfère libérer, pensant que celle-ci optera pour Jésus, plutôt que pour un criminel. Pourtant, les conjurés choisissent de libérer Barabbas, en réclamant toujours la condamnation à mort de Jésus. Alors Pilate, voyant qu'il allait provoquer une nouvelle émeute, abandonne Jésus à la foule, se lave les mains devant celle-ci, et déclare : "Je suis innocent du sang de ce Juste ».

Enhardis par ce succès, les zélotes se révoltent quelques temps plus tard pour protester contre un recensement mal accepté. Ils sont écrasés et des milliers sont crucifiés. Alors, ils se décident à recourir au terrorisme et, armés d’un poignard court appelé « sica » (d’où leur surnom de sicaires), ils s’attaquent aux infidèles. Jérusalem devient la proie de tous les dangers, et rares sont ceux qui ne portent pas d’armes.

Rome a toujours respecté la spécificité religieuse de Jérusalem, en raison surtout de l'importance de la diaspora juive dans l'Empire romain ; elle se livre à un important prosélytisme, et souhaite avant tout que rien ne vienne troubler la "pax romana".

Il y a peu d'esclaves à Jérusalem, mais beaucoup de désœuvrés, de révoltés, de paysans sans terre, et un clergé vivant en vase clos. Le successeur de Ponce Pilate, Gassius Florus, se croit permis toutes les exactions, pourvu qu'elles l'enrichissent. Il ruine des provinces. Pour camoufler ses crimes, il pousse les Juifs à la révolte, afin d'aboutir à un massacre général, et en profiter pour piller le Trésor du Temple.

Les zélotes, qui se sont emparés de Massada, reviennent à Jérusalem pour participer à la guerre civile qui fait rage. Le grand prêtre, qui s'était réfugié dans les égouts est égorgé. La garnison romaine est assassinée. Les Grecs et les Romains s'entendent pour exterminer 20 000 Juifs.

Cestius Gallus, à la tête de la XIIème Légion, décide d'en finir. Il marche sur Jérusalem et s'empare du Temple, mais il considère à tort le travail comme terminé et retourne en Syrie. Alors, les Juifs reviennent victorieux à Jérusalem. Néron apprend la défaite de ses troupes et nomme pour en finir son meilleur général, Vespasien, au commandement des armées de Syrie. Celui-ci envahit la Galilée, et extermine la population.

Or Flavius Joseph, un général juif (romanisé), comprend que les Juifs ne peuvent compter sur aucune aide extérieure, et finiront par se livrer à une guerre civile sans pitié. On se bat entre Juifs sur des entassements de cadavres. La fureur, la haine, ne connaissent plus de limites. Titus, fils de Vespasien, fait le siège, par la famine, de Jérusalem qui est défendue par trois remparts. Chez les assiégés, l'horreur dépasse les bornes.

Les béliers romains battent les murs du Temple pendant six jours. Or un légionnaire lance une poutre embrasée à l'intérieur du Temple qui  se met à brûler. Avec ses 60 000 hommes, Titus décide d'attaquer la troisième muraille, et reprend partout l'offensive.

Titus, après la conquête de Jérusalem, décide de raser la ville et de vendre les habitants sur les marchés d'esclaves de Syrie et d'Égypte. Ils seront si nombreux que les prix s'effondreront, comme celui de l'or, dont Jérusalem regorgeait.

Massada, où les zélotes se sont à nouveau réfugiés, est assiégé par les Romains, qui entourent la citadelle d'un mur. Voyant que la fin est proche, les habitants de Massada se suicident tous (sauf 2 femmes qui s'étaient cachées dans les citernes).

De Jérusalem, il ne reste plus que des pans de murailles. Bientôt, il n'en restera rien. Jérusalem perdra jusqu'à son nom pour devenir un camp de la légion, puis une cité romaine, qui s'appellera Aelia Capitolina. Mais, en devenant chrétienne, Jérusalem renaîtra ; elle retrouvera son identité et continuera à étonner le monde.

 Pella

Le petit groupe de chrétiens a abandonné Jérusalem et s'est installé à Pella. On les considére comme une secte, et on les appelle les "Nazaréens". Ils ne troublent pas l'ordre politique et religieux, aussi ne seront-ils pas inquiétés. Jésus est pour eux le Messie.

Sérapis
 

Pendant ce temps, la Xème légion Fretensis, qui a pour emblème le sanglier, s'installe à Jérusalem. La nouvelle divinité s'appelle Sérapis. À Rome, le nouvel Empereur Aurélien veut établir le culte du Soleil. Mais il a affaire aux "Chrétiens", la nouvelle religion qui recrute partout dans l'Empire ; par ailleurs, il sera assassiné. Autre Empereur : Constance, qui répudie sa concubine qui lui a donné un fils : Constantin, et qu'elle pousse dans les bras des chrétiens. Constantin, par raison autant que par inclination religieuse, est chrétien à sa manière : il ne se fera baptiser que sur son lit de mort.

Constantin est un grand administrateur ; comme capitale, il choisit Byzance, qui devient Constantinople. Macaire est évêque d'Aelia. Au cours du Concile de Nicée, il apprend à l'Empereur comment, en démolissant un temple de Vénus, on vient de découvrir sous les déblais, une grotte funéraire et un rocher, à l'emplacement où doivent se trouver le Saint Sépulcre et le Golgotha. Hélène, la mère de Constantin, se précipite à la grotte. Dans une anfractuosité, on a découvert trois Croix. Pas de problème, elle désigne quelle est la Vraie Croix ! Alors Constantin fait construire la Basilique du Saint Sépulcre en 335. L'édifice suscite l'enthousiasme ; un flot de pélerins visite Jérusalem, qui vit une véritable renaissance.

Les Perses envahissent Jérusalem, qui est aux trois quarts détruite, y compris la Basilique du Saint Sépulcre. Puis ils  évacuent la Syrie, la Palestine, l'Égypte, et restituent la Vraie Croix. Le 23 mai 630, Héraclius fait une entrée solennelle à Jérusalem. On recommence à rebâtir la ville qui peut reprendre son existence de caravansérail pour pélerins.

Byzance victorieuse, et la Perse vaincue, sortent également affaiblies, épuisées par leurs affrontements au moment où elles auraient dû s'unir pour affronter le danger suivant qui viendra du désert : les cavaliers d'Allah lancés à la conquête du monde.

Basilique du Saint Sépulcre