Tous les objets reproduits dans le présent article viennent du Musée national de Kaboul, et sont présentés, entre autres, par Jean-François Jarrige, Président du Musée des Arts Asiatiques Guimet. Ils font partie d’un ouvrage publié par Connaissance des Arts, à l’occasion de l’exposition « Afghanistan, les trésors retrouvés » au printemps 2007.
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Musée Guimet de Paris |
Le lien suivant donne accès à de nombreuses photos :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_des_Arts_asiatiques_-_Guimet
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Jean-François Marie Charles Jarrige est né le 5 août 1940 à Lourdes dans le département des Hautes-Pyrénées.
Spécialiste de l'archéologie orientale, et en particulier du sous-continent indo-pakistanais, il a été en outre directeur du Musée national des arts asiatiques Guimet à partir de 1986, puis président du même, à partir de la transformation en établissement public en 2004, et jusqu'à sa retraite, en 2008.
Dans le cadre de ses missions, il a été le commissaire général d'expositions importantes, en particulier « Afghanistan, une histoire millénaire » (Barcelone-Paris-Houston, 2001-2002) et « Afghanistan, les trésors retrouvés du musée de Kaboul » (décembre 2006 - avril 2007) durant laquelle furent exposés en particulier les éléments du trésor de Tillia Tepe, la "colline de l'or".
Les fouilles de ce "tell" de l’âge du bronze ont permis de dégager un trésor de plus de 21 000 pièces diverses dans six sépultures (cinq femmes et un homme), dont des éléments de joaillerie très raffinés et datés des environs du Ier siècle avant J.-C. Parmi les éléments mis au jour des milliers de pièces découvertes sont en or, en turquoise ou en lapis-lazuli.
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Emplacement d'un Bouddah |
Quelques jours après la destruction des Bouddahs de Bamiyan, il paraissait important d'affirmer que la dynamite au service de l'obscurantisme ne saurait effacer de nos mémoires une partie du patrimoine de l'humanité. Il fut donc décidé d'organiser une exposition en 2002 au Musée Guimet une exposition "Afghanistan, une histoire millénaire", inaugurée par les Présidents afghan et français.
Faire cette exposition à Kaboul était trop risqué. En effet, grâce au civisme de certains Afghans, de nombreuses œuvres majeures avaient été sauvées. Il faut aussi apprécier les excellentes relations entre Afghans et Français : La mise en place du système d'éducation avait été confiée à des conseillers français, accordant ainsi à la France un véritable monopole pour les activités archéologiques.
Les pièces les plus célèbres de Begrâm ont survécu aux destructions ont pu faire l'admiration des visiteurs de l'exposition. L'armée de l'air française avait bien voulu en assurer le transport en toute sécurité.
Ce patrimoine nous parle d'une Eurasie ouverte, fécondée par les apports de grandes civilisations ; il résonne chez tous ceux qui sont attachés aux valeurs universelles. Comment ne pas être ému par ces œuvres d'une qualité exceptionnelle qui nous parlent d'Alexandre le Grand, de l'Égypte et du Proche-Orient hellénistiques, des rois indo-grecs, des aristocrates des steppes, des empires romain, parthe, indien et chinois ?
Chaque lieu témoigne de l'importance de l'Afghanistan à cette période. On y a retrouvé les plus beaux spécimen de monnaie du monde antique, les verres gréco-romains les plus anciens, les ivoires les mieux travaillés ... Une seule question à se poser : Pourquoi cette décadence actuelle de la société afghane ? Était-ce trop beau ?
Place à l'exposition !
Pendeloque dite "Le souverain et les dragons", Tillia Tepe, 1er siècle, or, turquoise, grenat, lapis-lazuli.
Bague au chaton orné d'une représentation d'Athéna, Tillia Tepe. Cette bague, gravée en creux, pouvait servir de cachet.
Monnaie ronde en or frappée sous le règne de Tibère, Tillia Tepe.
Tillia Tepe, 1er siècle.
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