QUINZE CONTES D'ARMÉNIE



 Création le 18 janvier 2020

La noblesse de cœur est toujours récompensée. Qu’il s’agisse des trois frères en quête de l’oiseau du paradis ou du jardinier gardien de la rose enchantée, les héros de ces contes sortent grandis des épreuves qu’ils affrontent. Courage et malice sont souvent les clefs du succès. Heureusement, génies et créatures mystérieuses savent aussi se montrer bienveillants.

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Anne Leyloyan-Yekmalyan est Directrice de la Maison des Étudiants arméniens. Par ailleurs, elle est spécialiste de l’art médiéval du Caucase chrétien, et de l’étude comparative et contrastive de l’iconographie chrétienne des Églises orientales.

Elle nous prévient : « Du ciel trois pommes sont tombées, une pour celui qui a écouté l’histoire, une pour celui qui l’a contée et une pour celui qui en a retenu la leçon »


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1 - LA ROSE ENCHANTÉE
  
Chaque année, un ver de terre glouton venait dans le jardin du roi manger la rose nouvelle. Un jardinier vient proposer au roi de cueillir la rose avant sa destruction. En cas d'échec, il est prêt à le payer de sa vie.

Le ver survient, mais un moineau mange le ver. Le jardinier porte la rose au roi. Celui-ci répond : 
- Le moineau s'en repentira.

L'année suivante, un ver revient, est gobé par le moineau qui est lui-même avalé par un dragon. 
- Bien, dit le roi, le dragon s'en repentira.

Une nouvelle année, le ver et le moineau sont mangés par le dragon et le jardinier tue le dragon.
- Bien, dit le roi, mais tu t'en repentiras.

Le jardinier est toujours à l'affut. Il aperçoit la reine qui se baigne nue dans un bassin. Celle-ci l'aperçoit, et le dit au roi. Furieux, il condamne le jardinier à mort. Mais le jardinier lui dit :
- Je n'ai commis aucun méfait. À mon tour, maintenant de me dire : Roi, tu t'en repentiras.

Le roi reconnut la sagesse du jardinier et lui fit grâce.


2 - PATTE FOLLE, MENTON RASÉ et N'A QU'UN ŒIL

Il était une fois, près d'Erevan, un père mourant qui exhorte son fils de ne pas aller à Alep. Mais le fils va vendre du bois de buis ... à Alep. Il rencontre un boiteux, Patte folle, qui lui achète son bois pas cher ; mais le fils est curieux de visiter Alep. Il y apprend alors que le buis vaut une fortune.

Un sage lui suggère de demander aux escrocs le paiement de son bois en puces, mais les escrocs ne peuvent pas les attraper. L'un d'eux, N'A QU'UN ŒIL, va faire croire qu'il a donné l'un de ses yeux au fils ...

Le fils raconte cela à l'aubergiste qui consulte un sage. Celui-ci dit à N'A QU'UN ŒIL que le fils proposera que chacun enlève son œil pour voir s'ils ont le même poids ... Cela provoque la fuite des escrocs.


3 - LE POISSON QUI PARLE

Un patron pêcheur avait un ouvrier auquel il donnait chaque jour en paiement quelques poissons.

Un jour l'ouvrier pêche un gros poisson qui le supplie de le remettre en liberté. Le patron, furieux, renvoie l'ouvrier.

Un bon génie lui prête alors une vache laitière pour trois ans. Au bout de ces trois ans arrive un jeune homme, puis le Génie. Le jeune homme tient tête au Génie, qui s'en va sans plus importuner l'ouvrier. Or le jeune homme se révêle être le poisson parlant.


4 - YARO LE MALIN

Trois hommes se postaient aux abords d'une ville pour essayer de duper les passants.

Le fils de Yaro va vendre une vache. Trois fois de suite, il rencontre un homme qui lui dit qu'il s'agit d'une génisse, donc moins chère. Il vend donc la bête à bas prix. À son retour, son père se fâche et décide de s'en prendre aux trois hommes.

Il glisse trois pièces d'or sous la queue d'un âne. Devant chaque homme, il tire la queue de l'âne, et récupère une des pièces d'or. Moyennant finances, il loue l'âne pour 3 jours à chacun des trois hommes.

Ceux-ci comprennent la supercherie et veulent se venger. Mais Yaro leur fait croire qu'un lièvre va leur préparer un repas. En fait, c'est la femme de Yaro qui cuisine. Mais les trois hommes croient que c'est le lièvre, le louent et l'envoient chez eux préparer le repas suivant. Leurs femmes se font rabrouer quand elles répondent qu'elles n'ont jamais vu de lièvre.

Ils retournent chez Yaro pour se venger et récupérer leur argent. Mais Yaro fait semblant de s'en prendre à sa femme qui est supposée avoir la clef de la cassette. Elle reste pour morte, et les trois s'enfuient pour ne pas être accusés de meurtre. Yaro et sa femme font alors la fête !



5 - OHAN, FILS DE LABOUREUR

Ohan et sa femme vont mettre leur fils en apprentissage. Ils trouvent une maison dans laquelle habitent quarante voleurs. Le fils va cherche de l'eau à la fontaine, laquelle lui offre une coupe de grande valeur ! Tellement grande que seul un roi peut l'acheter.

Or cette coupe avait été volée. Ohan propose son aide à la bande de voleurs et rencontre trois colombes qui se transforment en belles jeunes filles, et qui ressuscitent le fils du roi. Il les effraye, et elles en oublie leur baguette magique.

Le garçon va dans un pays où règne la famine. Impossible d'importer du blé, car un bras surgit dans la mer et fait couler les navires. Le garçon s'empare du bracelet du bras, qui disparaît à jamais. L'abondance revient dans le pays. Mais le roi de ce pays n'est pas assez riche pour donner les 11 coupes qui permettront la libération de ses amis voleurs.

Le fils navigue alors vers le pays d'un roi magicien, où il retrouve les jeunes filles qui sont prêtes à lui donner les 11 coupes si il va combattre le géant Azraël et délivrer leur frère. Il tue le géant, libère le frère, épouse la fille du roi, retourne dans son pays, devient roi et prend les 40 voleurs comme vizirs.



6 - LE TAURILLON

Bons et généreux, un homme et une femme n'avaient pas d'enfants. Ils donnent à manger à un derviche, qui en retour leur donne trois pommes. Si la femme les mange, elle aura un enfant.

Mais cet enfant est un taurillon ! Et qui veut épouser la fille du roi. Le taurillon doit faire des cadeaux en or, mais aussi il transforme des chiffons en tapis et des copeaux en  saules.

Après la noce, le taurillon enlève sa peau : c'est un jeune homme d'une beauté éblouissante. Le jour, il retrouve sa peau de taurillon, sauf la fois où elle a disparu. Il se transforme alors en pigeon et son épouse en colombe ; ils coulent des jours heureux.

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Si vous voulez connaître la suite de ces contes, il vous suffit de vous procurer le livre, et vous coulerez des jours heureux.