Le Caucase: PETITS CHANTEURS

Création le 21 novembre 2018

Pourquoi introduire un article sur les Petits Chanteurs à la Croix de Bois au Vatican en 1951 dans la rubrique "Moyen Orient" de Dakerscocode ?

Parce qu'il s'agit d'une manifestation pacifique et internationale de l'une des trois "religions du Livre". Comme les étoiles filantes que l'on admire dans la nuit, mais qui disparaissent trop vite, cette manifestation grandiose organisée par Monseigneur Maillet (encore appelé "Abbé Maillet") à la basilique Saint Pierre mérite de rester dans la mémoire collective comme un signe.

Abbé Maillet

Nous publions ci-après le commentaire d'un journaliste dont il ne reste plus que les initiales "F. M."

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C’est un authentique « reportage sonore » qu’a réalisé Radio-Vatican, et que présente Pathé-Marconi (un 78 tours). Trois mille petits chanteurs, venus de quinze pays du monde, et appartenant tous à la Fédération Internationale des « Pueri Cantores », née de l’initiative des Petits Chanteurs à la Croix de Bois (Fédération qui s’étend à l’heure actuelle sur quarante-neuf pays du monde et groupe déjà environ quarante-cinq mille enfants) tel est le chœur immense, comme on n’en avait peut-être jamais rassemblé dans l’histoire du monde, et qui a interprété, à quatre voix mixtes, tout un programme de grande musique religieuse, dans la Basilique Saint-Pierre-de-Rome, pour la messe papale, le dimanche 1er avril 1951.

Sur la dizaine de morceaux donnés dans cette cérémonie majestueuse, deux ont été retenus, d’abord le « O Jesu Christe » de Van Berchem (école franco-néerlandaise de la fin du XVème siècle) et le célèbre « Sicut Cervus »de Palestrina, le maître italien de la Renaissance.

Nous disons bien un reportage : dès le début des deux faces du disque, une voix se fait entendre. C’est, détail singulièrement émouvant, celle du Saint-Père (Pie XII), célébrant la Messe pour tous ces petits enfants venus du Monde entier.

Reportage : aussi ne faut-il pas s’attendre à une reproduction sonore qui ait la qualité impeccable des enregistrements pris dans un studio, avec toutes les précautions minutieuses en usage en pareil cas, et exécuté par un chœur de dimensions limitées et aux voitures parfaitement homogènes. C’est, au contraire, saisie sur le vif, une masse immense de voix de soprani, d’alti, et, une vingtaine de mètres en arrière, de ténors et de basses (ces dernières perçues moins nettement, à cause de la distance, mais dont le recul sonore, très sensible, donne ses véritables dimensions à ce chœur gigantesque).

D’ailleurs toutes ces voix se répercutent, on le sent, à travers la plus vaste Basilique du monde (186 mètres de long), et l’on imagine les 35 000 fidèles, écoutant dans un silence ému cette audition unique, et s’unissant par leur silence à cette prière jaillit de tant de lèvres humaines.

Reportage : on croit voir, au coude à coude, ces enfants venus de France, d’Espagne, d’Italie, d’Irlande, de Belgique, d’Allemagne, de Suisse, de Hollande, d’Afrique du Nord, quelques-uns même du Congo, et des représentants d’un certain nombre de groupes d’Asie et d’Amérique attachés à la Fédération Internationale.

Eux qui ne se connaissaient pas quelques jours auparavant, après quatre heures à peine de répétition en commun, sont fraternellement unis, sous le signe du chant liturgique et de la Paix de Dieu.

Nous demandons donc instamment aux amateurs de disques, qui achèteront ce témoignage si vivant, de ne pas écouter, avec une oreille de censeurs, ce qui est tout autre chose, redisons-le, qu’un enregistrement. C’est un reportage, encore une fois. C’est un témoignage, et c’est aussi un cri de foi et d’espoir.

Dans cet esprit, nous pensons qu’il pourra intéresser et même émouvoir de nombreux auditeurs, comme la cérémonie qu’il répercute à travers le temps et l’espace a bouleversé naguère les heureux témoin de la grande journée du 1er avril 1951.