Création le 1er octobre 2018
Modification 1 le 1er novembre 2018
Paolo Dall’Oglio est italien. Il a étudié l’arabe au Liban et rédigé une thèse sur l’espérance en Islam. Ordonné prêtre dans le rite syriaque catholique, il rebâtit le monastère avec l’aide de volontaire et fonde la communauté de Deir Mar Moussa, réputée pour son action en faveur de la paix et du dialogue des cultures et des religions. Il a été fait docteur honoris causa à Louvain (Belgique).
Sa collaboratrice pour la création du livre « Amoureux de l’Islam, croyant en Jésus », édité en 2009, est une journaliste : Églantine Gabaix-Hialé. Après des études de philosophie, elle part enseigner le français au Caire, puis s’engage comme volontaire au monastère de Dieu Mar Moussa en Syrie, où elle passe deux ans. Elle travaille ensuite pour le Secours catholique en France.
Avec un groupe d’amis français, syriens et irakiens Églantine Gabaix-Hialé a recueilli des témoignages d’enfants des camps en Irak. Un projet réalisé en partenariat avec le magazine Astrapi.
La lecture d’Astrapi dans sa jeunesse a peut-être influencé son engagement. Églantine Gabaix-Hialé, 38 ans, cheveux courts et allure juvénile, raconte avoir été marquée par la lecture de ce magazine destiné aux 8-10 ans. Aujourd’hui, bien des années plus tard, elle mène un projet relayé par la rédaction du mensuel jeunesse, édité par Bayard (également éditeur de La Croix), pour distribuer un journal aux enfants des camps, dans le Kurdistan irakien.
« La société irakienne est très clivée, les différentes communautés, musulmane, yézidie et chrétienne ne se parlent pas, explique-t-elle autour d’un café, dans la petite bibliothèque de l’association l’Œuvre d’Orient, à Paris, pour laquelle elle travaille depuis un an. Avec un groupe d’amis, français, syriens et irakiens, nous avons eu l’idée de recueillir des témoignages d’enfants pour montrer que leur souffrance était la même, dans l’espoir de les aider un jour à reconstruire ensemble. »
La préface est de Régis Debray, écrivain, philosophe et haut fonctionnaire français. Il souligne que depuis la révolution iranienne de 1979, l'Islam est devenu une cible de l'inconscient collectif, qui a aggloméré fanatisme, terrorisme, antisémitisme, obscurantisme, cléricalisme, despotisme, machisme, etc ... Pour lui, ce missionnaire est un aventurier de la foi, et on ne peut que s'en réjouir.
La communauté, mixte et œcuménique, accueille tout le long de l'année des milliers de Musulmans ainsi que des visiteurs de toutes nationalités. Fort de ses trente ans d'expérience et d'engagement, Paolo Dall'Oglio, en dialogue avec Églantine Gabaix-Hialé, prend ici position sur la relation entre l'Église, plus spécifiquement l'Église catholique, et la religion musulmane.
Comment vivre ensemble et à quoi bon vivre ensemble ? Quelle est l'originalité des deux religions ? Comment s'opèrent l'évangélisation et l'inculturation de la foi chrétienne en milieu musulman ? Quelle est la valeur théologique de la prophétie de Muhammad du point de vue chrétien ?
Face à la résurgence des théologies exclusives, à la mode depuis qu'une certaine peur de l'Islam a fait surface, le lecteur trouvera ici une position de théologie d'ouverture, explicitement assumée comme inclusive, les exigeances radicales de la foi chrétienne y étant vécues en profondeur.
L'ambition de cet ouvrage est de proposer une espérance que seul l'engagement en faveur de l'autre rendra légitime et réaliste.
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PROLOGUE D’ÉGLANTINE GABAIX-HIALÉ
Des montagnes qui n’en finissent pas, le monastère de Saint Moïse (Deir Mar Moussa, en arabe) est là, comme le trône d’un roi, un roi qui n’a à offrir que ce qu’on lui apporte. Dans la maison de Dieu, on entre en s’inclinant : « Ahlam wa sahlan » (bienvenue) seront les mots qui vous accueilleront.
Églantine Gabais-Hialé a coopéré avec le Père Paolo Dall Oglio pour écrire ce livre paru en 2009. Elle fait d’abord douze remarques préliminaires :
1 - L’histoire de Saint Moïse et du monastère
Moïse, fils d’un roi d’Éthiopie, se fait moine, est martyrisé par des soldats byzantins. Il devient « Mar », c’est à dire Seigneur, donc saint. Ceci se passait au VIème siècle.
Ce sont les fresques les mieux conservées du Moyen Orient. Partout des prophètes, des Pères de l’Église, des saints, des martyrs à cheval, des saintes femmes.
3 - Le monastère
Au XVIème siècle, le monastère est en partie reconstruit et agrandi, puis abandonné ; il tombe en ruine. En 1984, sa restauration débute sous l’impulstion d’un jeune jésuite italien.
4 - Le charme d’une ruine
« Il était une fois » : ainsi commencent les légendes …
5 - Itinéraire d’un jésuite engagé
En 1977, un novice romain de 23 ans annonce au Père Supérieur qu’il désire offrir sa vie pour le salut des Musulmans. Il apprend l’arabe au Liban, puis l’hébreu à Jérusalem. À Damas, il s’imprègne du rite syriaque, puis est ordonné prêtre. En 1982, il découvre un monastère abandonné qu’il adopte.
6 - La communauté al-Khalil aujourd’hui
Pendant 25 ans, Paolo se bat pour restaurer, moderniser le monastère et faire reconnaître la communauté qu’il a fondée.
7 - Naissance de la communauté
Petit à petit, la communauté grandit et prend le nom d’ Al Khalil (l’ami de Dieu). Elle est « supra-religieuse ».
8 - Présence symbolique
La restauration s’achève en 2013. Imams, pasteurs, prêtres et fidèles pensent que construire l’harmonie islamo-chrétienne est un moyen de garder le foyer chrétien du Moyen-Orient.
9 - Vie quotidienne
7 heures : réunion sur la terrasse pour boire du maté. (Le maté - en espagnol, mate, ou chimarrão, en portugais, est une boisson traditionnelle sud-américaine issue de la culture des Amérindiens Guaranis, préparée en infusant des feuilles de yerba mate. Le maté est un stimulant, améliorant la réactivité et les capacités de concentration dont la consommation à long terme apporte plusieurs effets bénéfiques sur la santé. Le maté importé d'Amérique du sud dans l'orient arabe, est donc également consommé de manière non négligeable au Liban mais surtout en Syrie).
7heures 30 : Prière ;
9heures 30 : petit déjeuner, puis chacun vaque à ses occupations ;
14heures 30 : déjeuner, copieux, qui rassasie tout le monde, puis « quartiers libres » ;
19 heures : heure de méditation ;
20 heures : messe en arabe ;
21heures 30 : invocations à la manière des chants soufis, puis dîner, enfin conversations « multilingues ».
10 - L’hospitalité
Les visiteurs de tous pays et de toutes religions prennent part avec joie aux travaux de la communauté, qui devient un échantillon de l’humanité.
11 - Les projets
Maison d’édition, fabrication de fromage, bibliothèque, parc d’arbres fruitiers, centre des visiteurs, tout progresse …
12 - Origine du présent livre
Paolo demande à Églantine, la bibliothécaire, de l’aider à remplir un questionnaire officiel du Vatican. Cette tâche demande la coopération d’un hiver 2005 et se révèle être un succès. Deuxième phase, Paolo demande à Églantine si elle croit à l’avenir de cette communauté. Elle répond « oui » assez distraitement. Mais elle finit par y croire, sans illusion quand même …
Ce n’est pas une abstraction : vivre en communauté dans un désert est un préambule humaniste à un dialogue mondial, surtout dans ce Moyen Orient déchiré par ses contradictions. C’est la redécouverte que le Christianisme et l’Islam, non seulement sont compatibles, mais sont complémentaires.
Églantine a tenté de traduire au mieux la pensée de Paolo, fruit de longues discussions, même s’ils ne sont pas d’accord sur tout. Et maintenant, place au livre.
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C’est à l’intérieur d’une mosaïque religieuse complexe que s’inscrit la profession de foi et de dialogue du monastère, à l’école de Charles de Foucault, dans un mode de vie oriental. À Deir Mar Moussa, on parle arabe. (Il faut savoir que les chrétiens orientaux ont été les promoteurs de la traduction en arabe de la culture grecque et syriaque, dont a bénéficié la culture islamique). L’objectif est d’harmoniser les engagements occidentaux avec la vision musulmane arabisante, sans renoncer à y apporter les ferments de notre propre vision. Et pourquoi pas un jour une Église plus consciente « islamo-chrétienne »?
CHAPITRE 2 - MA RELATION À L’ISLAM
Première difficulté d’un jeune jésuite en 1978 : l’apprentissage des gutturales de l’arabe !
Première rencontre : dans une auberge de jeunesse, Paolo engage la conversation avec deux jeunes hommes. Ils vont finalement tous les trois prier à la mosquée de Bora. Suit une conversation animée pour tenter de convertir un jeune Européen afin de lui ouvrir la « voie juste ». Conclusion : Pourquoi ne pas faire simplement que la tradition chrétienne rencontre l’Islam pour organiser la paix mondiale ?
Jésus n’a pas immédiatement fondé une religion. Il a initié une « communauté en mouvement » à l’intérieur du monde religieux juif. De même l’Islam a une communauté : l’Oumma. C’est la réconciliation des visions plurielles du futur qui crée l’harmonie d’un futur commun. Mais, pour le moment, d’un côté le libre choix, de l’autre, l’obéissance.
L’Islam est la dernière grande religion apparue sur Terre, la dernière grande communauté croyante. Pour Louis Matignon, « Si Israël est enraciné dans l’espérance et la chrétienté vouée à la charité, l’Islam est centré sur la foi. »
Dès ses débuts, l’Islam est perçu par les Chrétiens comme un défi terrible, beaucoup moins pour les Juifs, car ils le voyaient comme un défi à l’Empire byzantin chrétien. L’Islam a été perçu comme un mur isolant la chrétienté. Les pays adoptant majoritairement l’Islam ont eu ensuite un retard technologique et institutionnel, qui a entraîné un mal-être de la nation arabe.
Or les fondamentalistes sont hantés par la fin du monde suite à la grande bataille d’Armageddon. Le Mahdi, le Messie, le Christ triomphant en seront. Et, en général, les situations de guerre facilitent l’émergence des visions fondamentalistes. Or l’avènement de la fin sera précédé par une série de catastrophes, devant lesquelles le monde occidental se trouve désenchanté.
Mais l’histoire de l’Islam est faite de contradictions graves et de souffrance : en particulier le terrorisme est une tragédie pour la société musulmane avant d’être un danger pour l’Occident.
Toujours d’après Paolo, l’Islam a bloqué la chrétienté dans son fief occidental. La myopie chrétienne nationaliste a fait le reste. Les Musulmans et les Chrétiens se sont ainsi alliés pour éviter à la Chine le baptème autant que la shahâda !
En conclusion de ce chapitre, la vision de Paolo est de participer à un renouvellement de l’Islam qui a sa racine dans la sincérité du Prophète et de ses premiers compagnons. Il est temps pour chacun de cesser de mettre sur le dos des autres ses propres problèmes : il est essentiel de s’ouvrir et de participer de façon dialogale à l’avènement de l’Unique dans la multiplicité des mille facettes de sa gloire. Vaste programme !
CHAPITRE 3 - UNE ÉGLISE DE L’ISLAM ?
Le Musulman serait-il choqué par l'expression "l'église de l'Islam" ? Paolo a souvent entendu des Musulmans du Proche-Orient parler des minorités chrétiennes arabes en disant "nos Chrétiens" ... il s'agit de tomber amoureux de l'altérité et non pas dévorer l'altérité pour l'assimiler.
Le bon voisinage est synonyme d'une espérance bienveillante envers son voisin. Un vieux patriarche d'une famille chrétienne a raconté son rêve à Paolo : il était dans un majlis (réunion) et le Prophète était présent. L'enfant du patriarche entre et fait un geste de mépris envers les Musulmans présents. Le patriarche le corrige et lui demande le respect ... Le Prophète alors l'embrasse. Quand le patriarche a raconté son rêve à ses amis musulmans, ceux-ci lui ont embrassé la tête, car le Prophète l'avait visité en rêve.
Le problème est que ce bon voisinage est en crise. Exemple : il y a cinquante ans, les femmes étaient habillées de la même façon. Aujourd'hui, les filles chrétiennes s'occidentalisent à l'excès, et les filles musulmanes s'habillent "à la saoudienne". Les Chrétiens des pays arabo-musulmans souffrent d'une discrimination qu'il est difficile de taire et de continuer à subir.
Il y a cinq sortes de Chrétiens arabes :
- Les Arabes christianisés avant l'Islam ;
- Les Chrétiens d'origine grecque, coptes, syriaques qui ont participé à la civilisation islamique ;
- Les Arméniens, les Chaldéens et les Syriaques qui ont gardé leur identité culturelle et linguistique;
- Les Chrétiens qui choisissent de devenir Arabes comme Paolo ;
- Les Musulmans qui choisissent d'être chrétiens, sans sortir de leur appartenance culturelle et religieuse musulmane. Ce sont les moins nombreux.
Certains Chrétiens orientaux considèrent les membres de la communauté de Deir Mar Moussa comme des traîtres à l'identité chrétienne orientale nationale spécifique. Il faut dépasser le folklore des rites qui se transmettent à travers les générations et sortir de la logique de la défense identitaire. Il faut aller vers un horizon partagé.
CHAPITRE 4 - LES RELATIONS ABRAHAMIQUES
Quelle est la place d'Abraham dans les trois religions monothéistes ? Il faut tenir compte de la sincérité de la vocation prophétique de Muhammad, et de l'existence de l'Islam en tant que l'une des trois religions abrahamiques.
En conclusion de ce chapitre, Paolo propose aux jeunes de parcourir le pays d'Abraham, le Mésopotamien, de recevoir l'hospitalité de ses descendants, dans la perspective de la fraternité, et non dans celle de la compétition, de l'opposition et du conflit.
CHAPITRE 5 - LES CONDITIONS DE L'INCULTURATION
L'inculturation est l'activité visant à intégrer le message chrétien dans une tradition culturelle particulière.
Comment communier avec l'Islam sans tomber dans un syncrétisme naïf (syncrétisme : système philosophique ou religieux qui tend à faire fusionner plusieurs doctrines différentes) ? Comment être moine au désert, avec ce va et vient incessant, et de plus en plus nombreux, de visiteurs ? Combien de temps cette petite communauté va-t-elle pouvoir porter tout cela sur ses épaules ?
Paolo raconte son voyage aux Philippines, et sa visite à un couvent où les sœurs ne cherchaient pas à s'imposer à leurs amis musulmans. À deux reprises, elles avaient été kidnappées par un groupe de résistants musulmans engagés dans leur lutte indépendantistes. Chaque fois elles avaient été traitées avec un respect religieux pour leur consécration à Dieu.
Une fois, une femme bédouine est venue au monastère. Elle était tombée amoureuse de Jésus. Dans un langage bien coranique, elle confessait l'essentiel de la foi de l'Église. Pourtant, pas question de la baptiser ... Cela aurait tourné à la tragédie.
Quand Muhammad conquit La Mecque, il rentra dans la Kaaba et demanda que toutes les idoles soient détruites, mais sauva, en les couvrant de se mains, les images de la Vierge à l'Enfant pour qu'elles ne soient pas effacées.
Une des questions souvent soulevées est de déterminer s'il est licite de prier ensemble sans tomber dans l'amalgame. Avec son ami soufi, Paolo pense que l'affaire n'est pas de réinterpréter la Bible ou le Coran ; l'Islam a une fonction qui lui est propre dans l'histoire spirituelle de l'humanité.
CHAPITRE 6 - LA PROPHÉTIE DE MUHAMMAD
C'est la question clef du livre : les Chrétiens peuvent-ils considérer Muhammad comme un prophète ? Pour le Vatican, l'Église (catholique) n'a de juridiction que sur les baptisés.
Le prophète est celui qui parle au nom de Dieu (du grec :
personne qui tient, d'une inspiration que l'on croit être divine, la connaissance d'événements à venir et qui les annonce par ses paroles ou ses écrits). Paolo pense qu'il n'est pas opportun de monopoliser linguistiquement le titre de Prophète au profit de la religion chrétienne.
Jésus biblique est-il le même que Issa coranique ? Quel est le rapport entre la révélation chrétienne et l'authenticité musulmane ? Une fois, un cheik musulman a dit à Paolo :
- Le problème n'est pas que vous faites de Jésus le fils de Dieu, c'est que vous ne comprenez pas combien nous sommes tous enfants de Dieu !"
Un jour, Paolo prend un bus bondé à Alep. Il trouve place sur le capot du moteur, près du chauffeur. Un barbu commence à l'interroger de façon un peu agressive, pour savoir comment il était possible d'être une personne raisonnable et de croire au fils de Dieu. Paolo répond :
- Attends, pour une fois, tu seras le chrétien et moi je serai le musulman.
Il profère les pires accusations contre le christianisme. Le bus reste médusé, jusqu'à ce qu'un vieux monsieur lui dise :
- Arrête, nous te demandons pardon ; j'ai compris que ce n'est pas cela la bonne façon de parler des religions, ce n'est pas la meilleure façon que le Prophète nous a recommandée.
Conclusion : il faut aider les gens à s'engager dans l'objectivité de l'événement de compréhension spirituelle réciproque.
CHAPITRE 7 - LA RÉVÉLATION EN ISLAM
Souvent, en milieu chrétien, la révélation musulmane est retardataire. La foi en Islam est un don divin qui porte à adhérer pleinement à la révélation coranique de Muhammad.
Du point de vue chrétien, Jésus est le point final de l'auto révélation divine. Du point de vue musulman, Muhamad est celui en vue duquel tout homme produit son acte de foi sincère.
Et dans les villages où cohabitent Chrétiens et Musulmans, un cardinal patriarche répond au sujet de la foi des Musulmans :
- Souvent, ce sont les Musulmans qui nous donnent le témoignage le plus frappant d'une foi authentiquement vécue.
En définitive, ce n'est pas la lettre du texte qui fait loi, car elle conduit à la crédulité dans des pratiques qui ne sont pas de la religion, mais de la tradition. Au contraire, par un dialogue de respect, de curiosité aimable, de témoignage fraternel, l'angoisse conservatrice s'estompe.
CHAPITRE 8 - MORT ET RÉSURRECTION
Le thème de ce chapitre est cher à Paolo depuis longtemps.
Dans le Coran, la résurrection des morts est conçue comme une deuxième création. Toute âme doit goûter à la mort et toute personne humaine ressuscitera.
À propos du voile qui sert à se voiler la face : celui de Moïse, descendant du Sinaï, pour protéger les Hébreux de l'éclat de sa face radieuse ; celui tendu par les Musulmans devant la croix de Jésus, trop humiliante pour un prophète.
En Europe, la question du voile des femmes revient fréquemment, celui qui couvre les cheveux des femmes musulmanes (sinon plus).
Autre notion peu connue : dans le récit musulman de la fin du monde, Jésus le Messie mourra effectivement martyr tout de suite avant la résurrection dernière. Voilà pourquoi dans les maisons chiites, il y a sur un tapis au mur ou sur un imprimé très coloré la naissance de Jésus avec Marie et Joseph.
La paralysie politique, le désarroi symbolique et l'humiliation face au matérialisme effronté de la globalisation provoquent une dérive fondamentaliste dans le rapport au texte coranique ...
Et sur les vivants perpétuels : par exemple les sept dormants d'Ephèse d'origine chrétienne, appelés les Gens de la caverne (sourate 18). Emmurés vivants, ils s'endormirent et se réveillèrent trois cent neuf ans plus tard avant de retourner à leur sommeil miraculeux. Cette grotte se trouve près de Mar Moussa.
Enfin Paolo prone une redécouverte de l'Évangile dans un dialogue profond avec toutes les réalités religieuses humaines.
CONCLUSION
Nous mettons à notre sauce la conclusion du Père Dall'Oglio :
Un catholique vient de mourir. Sa vie a été exemplaire. Il a été à la messe tous les dimanches et il sait même la chanter en latin. Tout est nickel. Saint Pierre l'accueille et consulte son ordinateur.
- C'est ennuyeux, il manque quelque chose.
- Cela m'étonnerait, tout était en règle avant mon départ !
- Je ne vois pas où est votre ami musulman.
- Mon quoi ... ?
- Votre ami musulman. Il n'est pas indiqué. Pour entrer au Paradis, il vous faut amener votre ami musulman. Attendez un peu sur le banc, à côté de la porte d'entrée (sans doute le purgatoire ?).
Le candidat éconduit fulmine : "L'administration, cela ne s'arrange pas !"
Quelqu'un d'autre attend lui-aussi. C'est un enturbanné, brun et barbu.
- Moi c'est pareil. Je récitais mes cinq prières par jour, j'étais au premier rang à la Mosquée chaque vendredi, j'ai même été à la Mecque.
Finalement, ils finissent par se parler, puis par se comprendre. Saint Pierre de Rome ne sera pas transformée en mosquée, même s'il est vrai qu'une démocratie vide de valeur se corrompt jusqu'à la tyrannie.
Le mot de la fin : nous allons vers une société globale que nous espérons démocratique et capable d'exprimer au mieux les richesses de nos traditions spirituelles.
La morale de cette histoire, est qu'il faut avoir plus d'un ami musulman, et réciproquement.
https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Daech-affirme-avoir-tue-Pere-Paolo-DallOglio-enlevement-2013-2017-11-06-1200889877









