DESCRIPTION DE L'ÉGYPTE 1798


Création le 23 avril 2016
Modification 1 le 17 mai 2016

La ville de Morlaix (Bretagne) possède une bibliothèque municipale « Les Amours jaunes », la bibliothèque du patrimoine écrit, qui contient - entre autres - des livres anciens sur l’expédition d’Égypte. se référant à la zoologie, ou aux temples de Thèbes, aux Colosses de Memnon ...

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Bonaparte a demandé qu’un nombre de savants tout à fait inusité – près de 170 – accompagne l’armée.
 

Dès le débarquement, voici donc ces soldats d’un nouveau genre, les meilleurs dans leur branche en dépit de leur jeune âge, qui se mettent à étudier l’artisanat et l’agriculture, à collecter plantes, animaux ou roches, et à dessiner, dans un inconfort permanent, instruments de musique, maisons, mosquées ou antiquités pharaoniques, voire décrire quelque anecdote croustillante comme celle-ci :

DES DANGERS DE S’INTRODUIRE DANS LES TOMBEAUX
Le poète anglais Aaron Hill voyageait en Égypte avec deux de ses amis ; voulant visiter une catacombe, ils prirent un guide, et y descendirent au moyen de câbles. Comme ils parcourraient le caveau, ils découvrirent deux hommes couchés à terre, et qui paraissaient morts de faim. L’un d’eux avait en main des tablettes sur  lesquelles était écrite l’histoire de leur triste sort. Ces malheureux étaient deux frères tenant à une grande famille de Venise. Aaron Hill et ses compagnons virent avec terreur le danger qu’ils courraient ; à peine avaient-ils lu ces tablettes ,qu’ils s’aperçurent que leur guide et deux autres hommes s’occupaient de fermer l’entrée du tombeau. Dans un péril si imminent, ils tirent leurs épées en désespérés, et cherchent à sortir du caveau ; c’est alors qu’ils entendirent les gémissements de quelqu’un qu’on venait d’égorger. Heureusement ils distinguèrent les assassins, les poursuivirent, et eurent le bonheur d’arriver à l’ouverture, avant que ceux-ci eussent pu y rouler une pierre qui devait ensevelir vivants les trois voyageurs !


Dominique-Vivant Denon, dira combien il était heureux de trouver, en guise de table à dessin, les genoux d’un soldat… Dès le 22 août 1798, Bonaparte fonde l’Institut d’Égypte, qui regroupe les plus éminents d’entre eux. 

Dans la suite de cet article, quarante siècles nous contemplent…

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Edfou (arabe إدفو , Atbô en copte) (ancienne Behdet ou Béhédet ou Djébaou la ville du flotteur en égyptien, Apollinopolis Magna en grec) est une ville de Haute-Égypte. Ce sont les Grecs, qui avaient identifié le dieu Horus avec Apollon, qui lui donnèrent le nom d'Apollinopolis Magna. Elle s'est développée sur la colline où se situait la ville antique de Behédet (ou Behdet) et où se développera plus tard celle d'Apollinopolis Magna.


Elle est située sur la rive ouest du Nil, dans une région particulièrement riche en blé, au débouché des pistes caravanières venant du désert et des mines d'or de Nubie. Entre Assouan et Thèbes, elle est à 105 km au sud de celle-ci et à 755 km du Caire.
































 Que dire de la découverte en quantité "industrielle" de ces fameux papyrus prometteurs :


Parmi les découvertes littéraires les plus importantes dont on soit redevable à l’expédition française en Égypte, on doit distinguer celle des manuscrit sur papyrus que l’on a trouvés intacts dans les momies de Thèbes.

N’est-ce pas l’espérance de lever enfin le voile épais que la barbarie des Perses, l’insouciance ou la vanité des Grecs, le zèle aveugle des premiers Chrétiens ou le fanatisme des Musulmans ont jeté sur l’antiquité !

Quel manuscrit existant dans nos bibliothèques peut leur être comparé pour l’ancienneté (le plus ancien connu est l’évangile de Saint marc, qu’on gardait à Venise, qui est également écrit sur papyrus et qui remonte au moins au quatrième siècle de J.C.)


Aucun ancien peuple n’a possédé, sans doute, autant d’artistes, j’entends d’hommes doués de ce talent pour la connaissance des formes essentielles et de cette grande habitude pour les silhouettes.

Comment peindre la surprise des voyageurs , quand, après avoir développé ou coupé vient circonvolutions de bandelettes de momie, ils venaient à rencontrer des rouleaux intacts ! Si l’on voulait décrire l’empressement, la curiosité, l’enthousiasme qui nous gagnaient tous de proche en proche, on ferait une peinture froide et sans couleur à côté de la réalité.

C’est sous les enveloppes générales qui recouvrent les momies, ordinairement entre les deux cuisses, et quelquefois entre le bras et le corps, qu’on a découvert les papyrus. On en a trouvé indistinctement dans les deux sexes, mais plus fréquemment chez les hommes ; les momies préparées avec simplicité renfermaient des volumes comme celles où l’on avait déployé un certain luxe.

Le plus grand et le plus précieux des rouleaux que l’on a recueillis a neuf mètres vient de long. Chaque volume est roulé sur lui-même, de gauche à droite ; indice à joindre aux preuves qu’on a déjà que les Égyptiens lisaient de droite à gauche. Au toucher, on le trouve sec et cassant ; il sent fortement le baume. Je pense que cet effet provient de ce qu’on a roulé autour du corps les bandelettes toutes chaudes, et qu’à la chaleur des toiles s’est jointe une autre cause continue, la température élevée des puits, qui a desséché entièrement les rouleaux, malgré les enveloppes imperméables qui les recouvrent.


Et nous terminerons par un plaidoyer de l'auteur sur l'antériorité de l'alphabet égyptien :


L’invention d’un alphabet s’attribue communément aux Phéniciens, sur la foi de quelques auteurs ; mais les Égyptiens peuvent revendiquer leurs droits à la gloire d’une aussi belle découverte. Sans parler des passages connus de plusieurs écrivains, tels que Platon, Tacite, Pline, qui en font honneur à l’Égypte, n’est-ce pas un fait qui dépose pour elle, que l’existence de tant de manuscrits alphabétiques trouvés au fond du Sa’yd et sur les plus anciennes momies des catacombes de Thèbes ! Selon Lucain, qui à la vérité, comme poète, n’était pas tenu à l’exactitude historique, Memphis ignorait encore l’art de préparer le papyrus, quand les Phéniciens  les premiers, osèrent peindre la parole par des caractères. Mais Thèbes, comme capitale, était bien antérieure à Memphis ; et les papyrus écrits dans la plus ancienne de ces deux villes ont peut-être devancé autant l’écriture phénicienne que celle-ci, dit-on, a devancé toutes les autres.