Création le 16 janvier 2014
Modification 2 le 23 janvier 2014
La Société de Géographie
- Elle a été fondée le 15 décembre 1821 à l’Hôtel de Ville de Paris par 217 personnalités dont les plus grands savants de l’époque : Laplace, son premier Président, Monge, Cuvier, Chapsal, Denon, Fourier, Gay Lussac, Berthollet, de Humboldt, Champollion, Chateaubriand etc., la plupart de ceux qui avaient accompagné Bonaparte dans l’expédition d’Égypte comme Jomard et de nombreuses personnalités : Malte-Brun, Dumont d’Urville, Delessert, Hottinguer, Didot, Bottin etc., avec parmi eux un certain nombre d’étrangers. Le nom de sept d’entre eux y est gravé sur une plaque de marbre au-dessus de la porte de son amphithéâtre.
- Elle a eu des Présidents (67 à ce jour) d’une grande notoriété : de Laplace, Cuvier, Chateaubriand, Decazes, Villemin, Guizot, de Humboldt, de Beaumont, de Lesseps, Edouard Martel, le Prince Roland Bonaparte, le Maréchal Franchet d’Esperey, Emmanuel de Martonne etc.
- Elle a eu comme sociétaires de hautes personnalités : Elisée Reclus, Jules Verne, Anatole France, Jean Charcot, le Prince Albert Ier de Monaco, les maréchaux Gallieni et Lyautey etc. En 1868 par exemple, une dizaine de souverains étaient membres de la Société. Ils figurent en tête du Répertoire des membres. Ce sont les empereurs Napoléon III (depuis 1850) et celui du Brésil, les rois de Suède et Norvège, du Portugal, de Belgique, d’Espagne, le prince régnant de Roumanie etc.
En nous rendant à la Société de Géographie, nous ignorions tout (ou presque) sur le Baloutchistan. La conférence mixte de Stéphane Dudoignon et de Brigitte Colette a été lumineuse.
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Stéphane Dudoignon : Historien de l'Asie centrale moderne, chercheur au CNRS, co-auteur de deux films documentaires, traducteur de plusieurs œuvres de littératures modernes et contemporaines d'Asie Centrale et du Caucase.
Pour mieux comprendre les rapports entre sunnites et chiites, on pourra consulter l'article "Mieux connaître l'Islam" illustrant la conférence de Bernard Dorin, Ambassadeur de France et Conseiller d'État honoraire :
http://caucasekersco.blogspot.fr/search/label/a%2018%20-%20MIEUX%20CONNAITRE%20L%27ISLAM
Et pourquoi pas, dans un cadre plus journalistique et politique, l'article "interview-décryptage" du 20 octobre 2009 de Delphine Minoui, spécialiste de l'Iran, qui gère le blog "Chroniques Orientales" du Figaro : "Un p'tit tour chez les Baloutches". Cet article est assorti d'un forum garni où même l'un des internautes prétend que pour bien comprendre les rapports religieux en Iran, il faut connaître l'arabe. Même si les Iraniens "fârsi sobhat mikonand".
http://blog.lefigaro.fr/iran/2009/10/iran-un-ptit-tour-chez-les-bal.html
Mais les Baloutches parlent le … baloutche, même si dans leurs madrasas (écoles coraniques) "internationales" ils préfèrent enseigner en persan plutôt qu'en baloutche, sinon les étudiants ne comprendraient pas.
Donc Stéphane Dudoignon explique, par le biais de conversations explicatives avec des amis baloutches retrouvés grâce à une baraka "spéciale Iran", de madrasa en madrasa, dont il ressort les bras chargés de documentation : revues, ouvrages divers, photocopies.
Tout y passe. Florilège :
- Quand un Persan se balade dans la région, il n'est pas rare qu'il voie s'enfuir les petits enfants du cru en criant " Un Quadjar ! Un Quadjar !" Ps étonnant : les mère baloutches passent leur temps à menacer leur progéniture en hurlant que si elle ne se dépêche pas de finir sa soupe, les Quadjar viendront la manger ...
- Il se raconte dans la région qu'avant l'exécution les condamnés à mort sont vidés d'un tiers de leur sang, histoire de ne pas faire de grabuge une fois conduits à la potence …
- Ma barbe touffue sans doute, mes lunettes de mandarin, la longue écharpe de baptiste blanche que je conserve autour du cou comme un ruban dénoué, mon air de rien me font passer pour un possible sympathisant …
- En route, la conversation démarre par un éloge sur la Peugeot made in Iran, tempéré de considérations sur ces ceintures de sécurité qui, paraît-il se bloquent toujours au plus mauvais moment. Fabrication … persane, c'est à dire ni française, ni baloutche ! La remarque est accueillie par de francs éclats de rire …
Interview d'un vénérable cheikh :
- Et d'entamer un prêche sur ces "libertés sans queue ni tête prisées par l'Occident" auxquelles il conviendrait de substituer celle, au singulier, permise par l'Islam …
Arrivée dans une madrassa :
- C'est à peine si l'imposant cerbère borgne à barbe blanche, coiffé d'un épais turban, me remarque. Le préoccupent bien davantage la camionnette basse à laquelle j'emboite le pas et son comique chargement : un jeune dromadaire, les pattes repliées sous lui, tout ébaudi de pénétrer en semblable équipage dans cette vénérable enceinte … (alors que je suis) émoustillé de pouvoir caresser cette peluche géante, défait ensuite de voir l'utilitaire prendre, toujours au pas mais dans les blatèrements de plus en plus inquiets de la bête, la direction de ce qui ressemble à l'aile des cuisines …
- Quant à la forme enveloppante du vêtement baloutche, d'aucuns se sont risqués à la comparer à celle d'une tente individuelle … Ce qui compte, pour les Baloutches, c'est d'éviter de se retrouver seul. Voilà sans doute pourquoi, du moment que j'ai été entre des mains baloutches, il n'y a plus eu pour moi le moyen d'être seul une minute …
- La file interminable dans laquelle nous prenons place dans une station-service ne donnera pas grand-chose : le précieux liquide n'y est distribué qu'au compte-goutte, l'essentiel de la réserve ayant été volé, pour être revendu, sensiblement plus cher, du côté pakistanais de la frontière ...
Nous en passons, et des meilleures.
Vous avez même en fin de livre une liste de "quelques lectures en langues ouest européennes", et mieux, un petit lexique baloutche/français qui vous permettra de mieux discuter le montant de votre rançon ; ainsi que toute une série de conseils de prudence, la difficulté ne consistant pas de se rendre au Baloutchistan, mais d'en sortir. En prime, quelques sites web baloutches.
Bref, ce livre pourra être lu avec profit par tous ceux qui ne comprennent pas grand chose à l'Iran, et encore moins au Baloutchistan, faute de pouvoir eux-mêmes se forger une opinion en allant braver les vicissitudes de la région.
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Comme s'exclamait d'une voix parigote Romain Bouteille au Café de la Gare, devant une carte du Moyen Orient, il y a près d'un demi-siècle, "L'Arabie, c'est où, dites ? Et se rétorquait aussitôt : C'est là, mec". Alors, le Baloutchistan c'est où, dites ? Problème.
Carte de Sandra Baujard
Carte extraite du site http://www.oocities.org/asia/pasnionline/About_Us.htm
Avval (premièrement) : Le Baloutchistan est divisé en trois : l'iranien, l'afghan et le pakistanais. Il est ici question du Baloutchistan iranien, même si les frontières internationales y sont plutôt virtuelles. Outre sa situation périphérique en Iran, le Baloutchistan est sunnite dans un pays chiite !
Dovvom (deuxièmement) : Les Baloutches ne parlent pas français, comme dans le livre, c'est Stéphane Dudoignon qui s'est chargé de la traduction.
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Ajoutez à cela l'excellent diaporama de Brigitte Colette, une routarde également, "En hommage au peuple baloutche" vous serez considéré(e) comme "the" spécialiste du Baloutchistan.
Brigitte Colette : Elle prend goût au voyage dans les années 1970 quand elle rallie l’Inde par la route avec pour objectif ultime le camp de base de l’Everest. C’est bien plus tard qu’elle s’intéresse de près à l’Iran, où elle se rend chaque année depuis 1997, s’attachant à découvrir aussi bien les paysages que la culture, la musique, la poésie…
D'autre part le tourisme en pays baloutche n'est pas vraiment recommandé par le Ministère des Affaires Étrangères français, comme nous le rappelle Brigitte Colette en fin de son diaporama.
Tout le diaporama en 2 videos "youtube" d'une durée totale de 30 minutes :
Bon voyage !