Modification 1 le 22 mars 2013
L'ACADÉMIE DES SCIENCES D'OUTRE-MER vient d'éditer "Le" livre sur les "Présences Françaises Outre-mer". de quelque 1700 pages, œuvre collective d'une cinquantaine de ses membres.
C'est une source quasi inépuisable de renseignements précieux à laquelle nous puiserons autant que faire se peut. La Turquie n'est plus l'Empire Ottoman, qui n'était plus l'Empire byzantin. Et pourtant pendant des siècles elle a été "à l'ordre du jour". Passons sur les Croisades, qui virent s'expatrier les Francs, et arrivons directement à François 1 er.
Qui épouserait sa belle-mère Anne si convoitée politiquement ? En effet la Bretagne aux mains de la "Maison d'Autriche", c'était le royaume de France verrouillé : Espagne, Autriche, Pays-Bas et Angleterre formaient les pinces du verrou. La Cour de France manœuvra bien, mais il fallait créer un contre-poids : l'empire Ottoman était tout désigné pour un François 1er affaibli par la défaite de Pavie même si le roi de France était déclaré hérétique par les Cours d'Europe pour avoir pactisé avec la Sublime Porte.
Au delà de la politique (comme l'hébergement de la flotte turque à Toulon), les relations franco-ottomanes se firent "à la petite semaine" par la pratique des Capitulations, qui n'étaient pas des traités, mais des déclarations unilatérales du pouvoir ottoman, des concessions purement gracieuses du Grand Seigneur. Ces dispositions réglèrent pendant quatre siècles les conditions de la présence française aux plans juridique, économique, culturel, religieux. Les partenaires français de ces accords étaient des "consuls", établis dans des ports méditerranéens (les Échelles) qui concentraient les activités commerciales. Et les ports de la Mer Noire n'étaient pas ouverts aux navires français.
Ce commerce consistait en achat de matières premières, coton et soie, épices et tapis, puis riz et café, payés d'abord en pièces d'or, puis échangés contre des draps, du papier, des poteries et des métaux. Tout ceci était propice à la création de banques, telle la Banque Ottomane, drainant des capitaux français, qui s'investissaient également dans la construction de quais, dans le monopole des phares, dans les travaux de la route, puis du chemin de fer Beyrouth-Damas, dans les mines de plomb argentifère et de charbon.
En ce qui concerne un domaine plus "intellectuel", outre les fouilles de l'antique Troie, on notera la création du Journal officiel turc : le Moniteur Ottoman. La défaite de Navarin avait incité le pouvoir ottoman à en chercher les causes et les remèdes, à savoir emprunter à l'Europe ses techniques et ses institutions. La Charte des Réformes fut publiée en turc et en français. Mais on ne saurait trop insister sur le fait que les minorités chrétiennes furent l'objet d'une très grande tolérance, et créèrent une énorme masse de lettrés.
Chaque peuple européen avait sa spécialité : la Grande Bretagne s'intéressait à l'économie, la Russie à la politique et au religieux, la France à la coopération culturelle. Le cas semble unique sur la planète, en dehors des pays intégrés à l'aire de la colonisation française.
Pour mieux connaître la Turquie, on s'intéressera au site de l'Ambassade de France en Turquie.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo/turquie/la-france-et-la-turquie/
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L'avantage d'internet étant de prodiguer images et sons, voici quelques spectacles choisis.
1 - La Turquie, c'est... le raffinement du Grand Turc, le faste des costumes, le mystère du harem ou l’opulence des produits avec le commerce et les échanges. Mais "Le Turc" dans l’imaginaire européen évoque à la fois le charme oriental, et aussi la cruauté barbare. "Ah le pendard de Turc", "Traitre de Turc", peste Géronte dans les "Fourberies de Scapin." Louis XIV demande donc à Molière d’écrire une comédie pour les fêtes organisées à Chambord à l’occasion des chasses d’automne et il précise qu’il souhaite que les Turcs apparaissent dans la pièce. (Marie Burvingt)
http://www.youtube.com/watch?v=Z8pPbeTqZ6s
2 - Rondo alla Turca, est l'une des pièces les plus connues de Mozart avec le surnom de Marche turque ; il imite le style d'une compagnie de janissaires turcs. L'imitation ou le pastiche de la musique turque était très en vogue à cette époque, comme le montrent d'ailleurs d'autres œuvres de Mozart, comme son opéra L'Enlèvement au sérail
http://www.youtube.com/watch?v=S_ESdzyxclI
3 - Et parmi le meilleur des danses traditionnelles turques de Cappadoce :
http://www.youtube.com/watch?v=2MoU-NRkTVc