ALEXANDRE LE GRAND ET LA MACÉDOINE


Création le 3 décembre 2011

les visuels sont en attente d'un accord de la Réunion des Musées Nationaux ... depuis 2012 !

En ces temps de crise, où tout un chacun a la Grèce à la bouche, Alexandre le Grand est venu s'installer au Louvre jusqu'au 16 janvier 2012.

À l'âge de 22 ans, l'âge où nous sommes fiers d'être bac+5, ce Macédonien pur sucre, le plus grand des stratèges, a organisé une immense armée des Grecs réunis pour venger les guerres Médiques.
Contre les Perses, c'est vite fait, bien fait. Profitant de son temps libre, Alexandre tranche le nœud gordien, va en Égypte, fonde des villes (Alexandrie, Alexandra, soixante-dix en tout), marie ses généraux à des Persanes, des Egyptiennes, des Baloutches, des Indiennes, des Afghanes (il sera le seul à conquérir le cœur des Afghans), et pousse vers l'Indus.

Là, ses généraux fatigués, et ses soldats hors d'haleine, lui disent "Couchons-nous sur la terre et dormons." Alexandre ne dormant pas songeait au pied des monts Himalaya. Il prend la bonne décision : c'est le retour, pas la retraite, le long du Golfe, accablé des séquelles d'une mauvaise flèche, à moins que ce ne soit le virus du Nil, ou un simple empoisonnement, ou autre. Il s'éteint brutalement à 33 ans à Babylone en -323. Stop !


C'était une blague. Alexandre n'est pas au rendez-vous du Louvre, mais bien son pays, la Macédoine. Et quelle Macédoine ! Les fouilles scientifiques ont commencé en 1860 sous l'égide de Napoléon III (encore lui !) et n'en finissent pas de se terminer. Et on va de découverte en découverte. Que d'or, que d'or. La Macédoine possédait un fleuve aurifère, ses habitants nobles en ont profité pour acheter à prix d'or de l'ambre de la Baltique aux marchands grecs et/ou phéniciens qui eux-mêmes se le procuraient à bon prix auprès des Vénètes ou des Vikings.

Pour le plus grand plaisir des puissances célestes, ils ont fait des tombes garnies, dont beaucoup sont restées intactes jusqu'à nos jours. Les artisans sont devenus artistes, orfèvres. Tout y passe : les bijoux, les poteries, la statuaire, les objets utilitaires … On y voit des fibules, des torques, des canthares, des phalères, des épistomions, des aryballes, des sphékotères, des cotyles, des kernos, des kopis, et naturellement quelques rhytons laveurs.


Pauvres puissances célestes que nous sommes : dans un millénaire les archéologues découvriront, au dessus, des fleurs en plastique et des plaques de marbre 20x40 où sont écrit en lettres dorées des dédicaces à nos chers disparus. A l'intérieur, rien ou presque, tout a été revendu sur e-bay, cette pacotille low-cost made in China. Sauf des dettes, difficiles à refiler.

Alors, en sortant de cette exposition, vous ne pouvez pas - vous ne devez pas - faire autrement que de vous procurer le catalogue de l'exposition (le gros : splendide !) pour le glisser sous le sapin et murmurer à l'oreille de votre rejeton, à l'instar de Monsieur et Madame Legrand :


- Tu seras un Alexandre, mon fils !