


La table de Peutinger est l'ancêtre des cartes routières. Elle couvre tout l'empire romain, et même au-delà : jusqu'en Chine. Une route de la soie bis. C'est une reproduction, faite à la fin du XIIe siècle, d'une copie réalisée vers 350, dont l'original est encore plus ancien. Cette carte a été découverte au début du XVIe siècle, à Worms. Elle a été confiée à Konrad Peutinger, contemporain d'Érasme, qui la publia ( d'où son nom ).
Elle mesurait plus de 6,74 mètres de long, en 11 parchemins, et 34 cm de large. Elle est aujourd'hui conservée à la Bibliothèque nationale de Vienne.
Il s'agit d'un planisphère décrivant le monde connu dans l'Antiquité. En effet plusieurs localités disparues, comme Pompéi ou Herculanum, sont indiquées et d'autres lieux portent leurs noms d'époque romaine, par exemple Hatra en Irak ou Tégée en Grèce, noms perdus au Moyen Âge. Par ailleurs, diverses inscriptions font référence à des idées antiques, par exemple un grand fleuve "coulant" sous le Sahara, ou aux conquêtes d'Alexandre le Grand.
A gauche de l'extrait près de la mer Caspienne, on voit Artaxata, à 20 km d'Erevan, capitale de l'Arménie. Bâtie en -187 par le roi d'Arménie Artaxias sur les conseils d'Hannibal — ce qui lui valut le surnom de Carthage d'Arménie — elle fut détruite par Corbulon.
Au centre, l'Ibérie ( est de la Géorgie ), et "au dessus", les rivages de la Caspienne, donc l'Azerbaidjan, où curieusement la route fait demi-tour en rase campagne. Serait-ce à cause de la sauvagerie des habitants du Gobustan ?
Une autre explication est tentante. Sur les tombeaux antiques du musée du Gobustan figure un bas relief où est sculpté un amas de serpents. Ceux-ci avaient choisi les bords de la Caspienne pour se reproduire à l'infini. Ce n'est qu'au début du XXème siècle que ces serpents ont été éradiqués, sans doute par des moyens mécaniques qui n'existaient pas quand il fallait se déplacer à pied ou à cheval ...
Quant à la falaise dans les grottes de laquelle se sont réfugiés les hommes de l'âge du bronze, elle abrite environ 600 000 peintures rupestres représentant des hommes, des batailles, des danses, des bateaux, des guerriers armés de lances, des combats de taureaux, des bateaux chargés de soldats, des caravanes de chameaux, le soleil et les étoiles, etc. Les dessins sont vieux de 5 000 à 20 000 ans.
Les dessins, assez bien préservés, montrent des personnes dans des bateaux de roseaux, des hommes chassant l'antilope et des taureaux sauvages, et des femmes dansant, entre autres scènes de la vie quotidienne. Le célèbre anthropologue norvégien Thor Heyerdahl visita la région plusieurs fois entre 1961 et sa mort en 2002, étudiant les sites de Gobustan. En effet, les commerçants, ancêtres des Vikings, navigant sur les fleuves nord sud de la Russie, Dniepr, Volga, peuvent avoir atteint le Gobustan.
On estime qu'environ 300 des 700 volcans de boue du monde se trouvent
au Gobustan et dans la mer Caspienne. Beaucoup de géologues, touristes étrangers ou locaux visitent des sites comme le cratère de Firouz, le Gobustan ou Salyan pour se badigeonner de boue aux vertus réputées thérapeutiques. En 2001 un volcan de boue à 15 km de Bakou fit la Une dans le monde entier lorsque des flammes hautes de quinze mètres commencèrent à s'échapper de son cratère.