
Création le 24 mai 2009
Modification 1 : Visuels - le 22 février 2013
Première surprise à l'aéroport, celle du contrôleur de la police qui en feuilletant le passeport avec conscience, tombe en arrêt pour la nième fois devant le visa arménien - l'ennemi du moment. Il note précisément toutes les références et demande, un peu embarrassé :
- Tourism ?
- Of course !
Et il laisse passer.
Place maintenant aux surprises du touriste.
Ce qui n'est pas une surprise, car cela dure depuis des siècles, voire des millénaires, ce sont les petits volcans qui crachent la boue, les collines qui crachent le feu, et les hommes préhistoriques qui font des graphitis sur les rochers, léguant leurs bandes dessinées (les bandes de bonshommes et de dadames) aux générations futures.
La première surprise est celle d'un Etat dont la population est majoritairement musulmane, mais qui est laïque, vraiment. Point de sexe féminin voilé jusqu'aux yeux, point de barbe à papa scrutant, sourcils hyperfroncés, au-delà de son pré carré, point de réveils périodiques de minarets monocordes. Au point que le chef religieux des chiites a demandé, à l'occasion de l'Achoura, (où souvent les fidèles se flagellent habituellement jusqu'au sang), de remplacer cela par un don du sang à l'hôpital le plus proche. Islamistes de tous pays, pour votre bien, allez vous faire recycler en Azerbaïdjan.
Deuxième surprise, la propreté des rues de la capitale Bakou. Les rues sont balayées, les poubelles ramassées, les fontaines fonctionnent, il n'y a pas de pipi de chien ni de crottes des mêmes, les palissades sont ornées de très beaux agrandissements d'immeubles illuminés, de tapis, etc. Le recyclage est également très recommandé aux services de la propreté de la Ville de Paris.
Troisième surprise : l'architecture urbaine. Les immeubles en construction poussent comme des champignons, certains blocs gigantesques étant une ville à eux tout seuls. Mais surtout les détails architecturaux des façades attirent l'attention. Les architectes azerbaijanais adorent les colonnes. De section carrée, circulaire, torsadée, en bosse, en haut relief, en bas relief, surmontées ou non de chapiteaux, elles sont le symbole du XXème siècle. Il faut aussi noter la vogue des balcons largement métriques, qui fleurissent aussi bien dans la vieille ville, et dont certains suscitent l'effroi en cas de tremblement de terre. Immeubles récents à façades multicolores, ce peut être également un lieu de stage pour jeunes architectes.
Quatrième surprise, les forêts de pompes à pétrole, gros insectes du genre culbuto qui butinent le sang noir de la terre nourricière. Dans certaines banlieues, on ne voit que ça. On voit aussi pas mal de bourbiers, vestiges permanents de l'écologie soviétique, démocratique et populaire.
La chasse au vrai pétrole se joue en mer qui en est pleine. La Caspienne, mer trop douce pour les uns, lac trop salé pour les autres, est une énigme en terme de marées. Après être descendue aux temps historiques, elle remonte puis redescend à sa guise. Son fond, non consolidé, parfois très boueux, ne supporte pas comme ça l'implantation de platesformes pétrolières, et pousse le pétrole dans le tube de forage, comme un éléphant marche sur un tube dentifrice ouvert.
Cinquième surprise : comme dans tout le Caucase - pardon : la Transcaucasie - les minorités sont majoritaires. Lorsqu'on a inventé les frontières, pensant régler définitivement le problème des invasions, on (les puissances occidentales au début du XXème siècle) a enclavé des minorité dans d'autres minorités ... avec les résultats qui s'en sont suivis.
Il faut dire que le Caucase est à la lueur des invasions qui l'ont laminé du nord au sud et de l'est à l'ouest à travers les siècles, et réciproquement, comme est laminée la pâte à tarte sous le rouleau de la ménagère de moins de 50 ans, est mûr pour des disputes perpétuelles sauf à se fédérer. Les Soviétiques ont bien essayé de faire la Fédération transcaucasienne qui n'a duré que ce que durent les roses.
Dans ce jeu d'échecs mortel, où les Russes transforment leurs pions en chars d'assaut, sans être chiches en dépenses de carburant, l'Azerbaijan joue le jeu de la Reine assiégée, regardant avec intérêt vers l'Europe et ne voyant que la route qui poudroie ...
Comment faire un portrait de Président avec des fleurs
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Palais du Gouvernement |
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Ancienne gare de Bakou |
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Opéra de Bakou |