Des Mamelouks aux descendants de Murat





Création le 18 mars 2009
Modification 1 le 10 février 2017

Les Mamelouks sont une spécialité de l’empire ottoman. Les Mamelouks ("propriété de") recrutent leurs futures élites parmi des enfants capturés dans des pays non musulmans, ce qui permet par exemple de contourner les règles interdisant aux musulmans de se faire la guerre entre eux. Ces enfants viennent notamment de territoires turcophones (Caucase circassien) et sont sélectionnés sur des critères de capacité, d’absence de liens, et de résistance. Élevé loin de son pays d’origine, le futur Mamelouk reçoit une éducation religieuse et militaire. Arrivé à l’âge adulte, le sultanat ou l’émir (chef militaire) l’affranchit et lui fournit un équipement et une solde. Il conserve toute sa vie l’esprit de corps qui caractérise les Mamelouks.

Ce système est très coûteux en raison des importantes pertes lors du voyage et de la nécessité de traiter avec les Byzantins et les Mongols. De plus, il faut trouver de nouveaux Mamelouks à chaque génération, car leurs enfants ne peuvent demeurer dans le corps des Mamelouks : nés musulmans et considérés comme « moins résistants » à cause de leur contact avec la société islamique, ils épousent des femmes autochtones et leur descendance se fond dans la société locale. De plus le système se dégrade au cours du temps : on passe d’une promotion tous les dix ans à une promotion tous les cinq ans sous Barkuk, puis tous les quatorze mois.

Le sultanat mamelouk dispose de la meilleure armée du monde islamique, notamment grâce à la pratique de la furûsiyya. La furûsiyya est un ensemble de connaissances pratiques et théoriques liées au cheval : équitation, hippologie, médecine vétérinaire, art militaire. Elle comprend aussi les disciplines de la fauconnerie, de l’archerie, du maniement des armes, de la lutte, de la natation et du jeu d’échecs, tous considérés comme des arts militaires. Elle ne met pas en avant la bravoure mais la discipline et donne lieu à une importante littérature.
Les mamelouks constituent donc une caste, qui finit par contrôler le pouvoir et la fiscalité en Égypte.

D’abord quelque peu méprisés par Bonaparte quand il arrive à Alexandrie («Depuis trop longtemps ce ramassis d’esclaves achetés dans le Caucase et la Géorgie tyrannise la plus belle partie du monde»), les Mamelouks sont à Austerlitz, puis en Espagne sous le commandement de Murat. On se rappellera le tableau de Goya «Dos de Mayo» où des insurgés espagnols désarçonnent un mamelouk à cheval.




Étonnez-vous ensuite que le petit-fils de Murat épouse une princesse géorgienne, la princesse Salomé, à Zougdidi ! (C’est à Zougdidi que se trouve la relique de la robe de la Sainte Vierge. Vous la verrez si vous allez en Géorgie le 15 juillet. Bien sûr le reliquaire grandiose qui contenait la relique a été volatilisé par les Soviétiques).



On pourra consulter nos articles sur les Mameluks d'Égypte :


http://caucasekersco.blogspot.fr/search/label/a%2030%20-%20MAMELUKS%20D%27EGYPTE


http://caucasekersco.blogspot.fr/search/label/a%2031%20-%20MAMELUKS%20DE%20LA%20GARDE%20IMP%C3%89RIALE
 

Mehemet Ali, sultan d’Égypte, mais originaire des Balkans, mettra fin à l’existence des Mamelouks en les faisant assassiner en masse.

Deux Mamelouks connus des Français : Roustan, domestique et garde du corps de Napoléon I et le général Yousouf qui participera à la conquête de l’Algérie.



http://dakerscomerle.blogspot.fr/search/label/a%2017%20-%20JANISSAIRE

A propos des Balkans, les Janissaires ("nouvelle milice")  étaient la réplique des Mamelouks, sauf qu’ils étaient originaires des Balkans. Ils ont sévi en Algérie sous la domination ottomane.